Ça faisait déjà un an que ce nouveau défi me trottait dans la tête: rallier l'Atlantique à la Méditerranée (voir ici), à vélo, en 2 jours, en longeant en grande partie l’œuvre de Pierre Paul Riquet, le Canal Latéral à la Garonne jusqu'à Toulouse puis le Canal du Midi entre Toulouse et la Méditerranée. "Coast to coast".
De par ses jours plus longs, le mois de juin est le plus approprié pour ce genre de périple. On peut partir tôt et arriver tard, tout en ne roulant qu'avec le soleil. Mais là, depuis le début du mois, c'était la météo qui n'était pas forcément clémente et chaque jour qui me rapprochait de ma grande traversée, me faisait presque douter. Il n'était pas question que je fasse près de 500km (490 exactement) soit sous la pluie, soit avec le vent d'Autan (qui aurait soufflé dans le sens opposé à mon avancement).
Finalement non, rien de tout ça.
Vendredi soir, arrivée à la Dune du Pilat (Mr Dulat n'étant pas là, ça évite toute contrepèterie douteuse). Je ne connaissais pas et j'avoue que c'est aussi impressionnant que joli. D'abord face à l'océan pour contempler le coucher de soleil, je me retourne en regardant la forêt des Landes à mes pieds.
Au loin, plus loin que l'horizon, Narbonne-Plage m'attend... 386km à vol d'oiseau mais comme j'ai deux L dans Dengreville et pas dans le dos, il y aura une centaine de bornes en plus par la route.
Samedi matin, 6h05.
Le soleil n'est pas encore levé mais le ciel est clair. Je mets un gilet fluo. Ce n'est pas du luxe et ça sert également de coupe-vent car il ne fait que 10°.
Après seulement une dizaine de kilomètres, je rate un premier carrefour; je m'en rends compte assez vite et fait demi-tour. Si je commence à "jardiner" ici, je ne suis pas rentré. Je retrouve rapidement la "route". Un peu défoncée, un "peu" ensablée, je m'attendais vraiment à y rencontrer David Vincent cherchant son raccourci qu'il ne trouva jamais (j'expliquerai aux plus jeunes ;-)).
Plus loin, je croise un troupeau de lapins, quelques chevreuils et un écureuil. Il ne m'en faut pas beaucoup plus pour me dire que ce sera une belle journée; quoiqu'il en soit.
En fait, on m'avait parlé de la forêt des Landes et de ses pins. On s'est payé ma pomme car il y aurait presque moins de pins que de chênes. Quels glands! Je ne vous parle même pas des senteurs au lever du soleil qui n'ont absolument rien à avoir avec les aérosols qu'on nous vend pour les WC.
J'ai presque 100km à travers la campagne landaise avant de retrouver le Canal Latéral à la Garonne. J'en profite pour passer par St Macaire (près de Langon), faire un petit coucou à Laurent (avec qui j'avais fait l'Octogonale l'année dernière) qui y est gendarme.
Petite pause sympa. J'enlève les gants longs et troque la veste thermique contre un maillot manches longues, plus léger. Un Coca, quelques barres, je profite également de l'absence du chien de la brigade des stups pour remettre de la poudre dans mes bidons. Il mordrait pour moins que ça, ce con!
Le bord du canal est magnifique. Tout y vert, contrastant avec la nature proche, jaune et assoiffée. Je roule à l'ombre et profite de ces longs moments de solitude pour me "recueillir". Je pense à tous les gens que j'aime, que j’apprécie, que je côtoie ou que je ne vois pas assez souvent, qui me manque, qui sont partis (toujours trop tôt), etc... Je pense n'avoir oublié personne. Je respire à plein poumons en me disant que la vie est belle mais qu'il faut en profiter car elle est éphémère.
Je croise des cyclistes, j'en double. Quand j'en rattrape (chargés de bagages pour la plupart), je prends le temps de ralentir, d'échanger quelques mots (pas toujours en français).
Ça me permet aussi de relâcher le tempo et de soulager un peu mes fesses. Parce que mine de rien, sur un parcours aussi plat (sacré paradoxe que de faire ça le week-end de "Pente-côte"), on ne se met pas souvent debout et ça chauffe...
Après 100km de canal, me voici à Agen. C'est l'heure de la pause pique-nique (ne pas manger quand on est "Agen", ce n'est pas raisonnable). Toutefois, j'ai peut être été trop optimiste d'attendre aussi longtemps avant de manger pour de vrai (autre chose que des barres, des compotes ou des gels). J'ai un peu faim mais mon organisme est paresseux. Je me forcerai à manger en route pour éviter une extinction complète.
J'ai fait les deux tiers de cette première étape et heureusement, le peu de vent qui souffle est favorable. Cool.
Aux abords de Montech, Christophe me rejoint en VTT. Nous avions fait la Caussenarde ensemble (135km en VTT autour du Larzac) il y a quelques années. Il m'accompagne une vingtaine de kilomètres et ça fait du bien de discuter un peu. Ça semble passer plus vite.
J'avais annoncé 19h30 à Fenouillet et j'arrive 7mn en avance. C'est ça quand on est en forme!
297km au compteur à 29.2km/h de moyenne, ça me semble correct.
Un peu fatigué quand même, mais moins que lors de mes précédentes expériences (ici et ici). Ça tombe bien, je remets ça demain! Toutefois, la transpiration et le sel déposé ont un peu entamé mon séant. Un peu de crème et une bonne nuit de sommeil, le tour est joué.
Dimanche matin, j'y retourne!
Le départ était d'abord prévu à 7h mais mon ami Guillaume (auteur du Cycloblog) souhaite m'accompagner un bout de chemin. Je repousse à 7h30 (moins tôt pour lui) car je préfère partir 30mn plus tard accompagné, que plus tôt tout seul.
On traverse Toulouse encore endormie. Les grands boulevards vides, ça a quelque chose d'inhabituel qui fait bizarre mais c'est bien agréable à vélo. Essayez...
Guillaume a bien fait de m'accompagner car je suis un peu dans le "dur". Contrairement aux batraciens et malgré la crème, je n'ai pas encore la "raie nette"; ça pique un peu.
Les jambes aussi sont raides. Le pédalage n'est pas souple. Le fait de discuter pendant plus d'une heure me permettra de m'échauffer sans trop y penser.
Mon compagnon d'échappée fait demi-tour un peu avant Baziège. Moins courbaturé, je reprends un rythme "normal". Lors d'une pause "remplissage de bidons", je rencontre un vélo couché qui relie Toulouse à Avignon en plusieurs jours.
A Port-Lauragais, le goudron laisse la place au chemin. C'est la raison pour laquelle j'ai troqué mes roues de route de la veille par des roues de cyclo-cross et des pneus plus larges. Quelques passages ombragés sont même un peu gras. Je m'en fiche, le gras, j'ai l'habitude...
J'arrive à Castelnaudary, ville réputée pour son cassoulet mais également où ses militaires sont légion. Alors que je salue une joggeuse, je manque "de me faire" un canard qui surgit des buissons (et non le contraire puisque je ne parle pas encore aux canards...).
Entre Castelnaudary et Carcassonne, c'est au tour de Thibaut de me rejoindre en VTT. Le chemin est de plus en plus accidenté. De nombreuses racines sont apparentes et ce n'est pas toujours évident de les éviter. Et comme Thibaut, même s'il roule beaucoup moins que par le passé, ne se pose pas trop de questions, je fais l'effort pour le suivre et finalement, je ne roule pas beaucoup moins vite que sur le goudron. Seules, de temps à autres, les sacoches à l'arrière me rappellent que le vélo est un peu lourd et plus difficile à piloter.
A Carcassonne, on quitte le canal qui fait un grand détour par le nord de la ville et on coupe à travers. On passe au pied de la fameuse Cité et j'en profite, taquin, pour accélérer. On se met à rouler comme des tocards et ça me rappelle une de ces poursuites que l'on avait partagée, morts de rire, lors de notre voyage à Pékin. En arrivant vers Trèbes, c'est du grand n'importe quoi, à plus de 45km/h. On passera même le panneau du village à 54km/h à la faveur d'un léger faux plat descendant. L'aérodynamisme de Thibaut étant aux antipodes du mien et son VTT n'étant pas forcément adapté au sprint à cette vitesse, je ne lèverai qu'un bras sur la ligne, en toute humilité ;-)
A Trèbes, on s'arrête manger au bord du canal. Maryline et Estéban nous ont rejoints. J'en profite aussi pour donner le biberon à mon filleul qui a bien grandi depuis sa dernière visite.
J'ai parcouru plus de 120km, il ne reste "que" 75km. Quoiqu'il arrive, ça devrait se faire. Estéban a même le droit à la remorque derrière son papa en repartant. Ça commence comme ça...
Pour ma part, la partie chemin du canal ne m'a pas forcément enchanté car elle est très abimée et il est parfois difficile de doubler. Comme ce groupe d'une cinquantaine d'enfants par exemple.
Du coup, je remets les roues de route, j'enlève les sacoches et ne prends que le minimum pour finir mon périple. Je repars par la route car mon objectif, c'est rejoindre la mer; le canal n'était qu'une façon de le faire au calme le plus longtemps possible.
Pendant qu'on mangeait, le vent de nord-ouest s'est levé. Je reprends mes habitudes: mains en bas, nez dans le guidon, je file dans la plaine audoise. Après Lézignan, je suis à 36km/h de moyenne! A Villedaigne, la route s'oriente un peu plus vers le sud et le vent tourne à son tour... La moyenne en prend un coup mais j'arrive à Narbonne. Ça va le faire.
Une ultime pause avant de m'attaquer à la "montagne". Face à moi, se dresse le Massif de La Clape; qu'importe, je sais que derrière, il y a la Méditerranée et cette vue unique que l'on découvre en surplomb lorsque l'on passe au sommet.
J'avais eu droit à quelques SMS d'encouragement de la part de Guillaume depuis notre séparation matinale et je l'avais tenu au courant de ma progression. Quelle ne fut donc pas ma surprise de le trouver avec son appareil photo (qu'il maitrise, le bougre) dans un des premiers virages de la dernière ascension! Rentré chez lui en vélo, il était revenu en voiture, accompagné de Céline, pour l'occasion. Trop sympa.
Et voilà, arrivé sur la plage de Narbonne, c'est pause et pose pour immortaliser ce nouveau défi contre moi-même.
Et malgré tous mes efforts depuis la veille, je n'ai pas pu éviter la Fringale... ni une gaufre au Nutella.
Finalement, je crois que le bonheur, c'est aussi ça: faire les choses dont on a envie, quand on en a envie.
Même si mes réserves adipeuses m'auraient permis de pédaler jusqu'à l'Adriatique, j'ai envie d'autre chose. Pour 2012, j'ai déjà quelques idées. Il faut dire que pendant ces 18 heures de vélo, j'ai eu le temps d'y penser... Une traversée des Pyrénées, Biarritz-Collioure par exemple, mais certainement en une semaine à raison de 100/120km par jour parce que là, le profil du parcours n'est plus tout à fait le même...
Des volontaires pour partager des heures de plaisir?
De par ses jours plus longs, le mois de juin est le plus approprié pour ce genre de périple. On peut partir tôt et arriver tard, tout en ne roulant qu'avec le soleil. Mais là, depuis le début du mois, c'était la météo qui n'était pas forcément clémente et chaque jour qui me rapprochait de ma grande traversée, me faisait presque douter. Il n'était pas question que je fasse près de 500km (490 exactement) soit sous la pluie, soit avec le vent d'Autan (qui aurait soufflé dans le sens opposé à mon avancement).
Finalement non, rien de tout ça.
Vendredi soir, arrivée à la Dune du Pilat (Mr Dulat n'étant pas là, ça évite toute contrepèterie douteuse). Je ne connaissais pas et j'avoue que c'est aussi impressionnant que joli. D'abord face à l'océan pour contempler le coucher de soleil, je me retourne en regardant la forêt des Landes à mes pieds.
Au loin, plus loin que l'horizon, Narbonne-Plage m'attend... 386km à vol d'oiseau mais comme j'ai deux L dans Dengreville et pas dans le dos, il y aura une centaine de bornes en plus par la route.
Samedi matin, 6h05.
Le soleil n'est pas encore levé mais le ciel est clair. Je mets un gilet fluo. Ce n'est pas du luxe et ça sert également de coupe-vent car il ne fait que 10°.
Après seulement une dizaine de kilomètres, je rate un premier carrefour; je m'en rends compte assez vite et fait demi-tour. Si je commence à "jardiner" ici, je ne suis pas rentré. Je retrouve rapidement la "route". Un peu défoncée, un "peu" ensablée, je m'attendais vraiment à y rencontrer David Vincent cherchant son raccourci qu'il ne trouva jamais (j'expliquerai aux plus jeunes ;-)).
Plus loin, je croise un troupeau de lapins, quelques chevreuils et un écureuil. Il ne m'en faut pas beaucoup plus pour me dire que ce sera une belle journée; quoiqu'il en soit.
En fait, on m'avait parlé de la forêt des Landes et de ses pins. On s'est payé ma pomme car il y aurait presque moins de pins que de chênes. Quels glands! Je ne vous parle même pas des senteurs au lever du soleil qui n'ont absolument rien à avoir avec les aérosols qu'on nous vend pour les WC.
J'ai presque 100km à travers la campagne landaise avant de retrouver le Canal Latéral à la Garonne. J'en profite pour passer par St Macaire (près de Langon), faire un petit coucou à Laurent (avec qui j'avais fait l'Octogonale l'année dernière) qui y est gendarme.
Petite pause sympa. J'enlève les gants longs et troque la veste thermique contre un maillot manches longues, plus léger. Un Coca, quelques barres, je profite également de l'absence du chien de la brigade des stups pour remettre de la poudre dans mes bidons. Il mordrait pour moins que ça, ce con!
Le bord du canal est magnifique. Tout y vert, contrastant avec la nature proche, jaune et assoiffée. Je roule à l'ombre et profite de ces longs moments de solitude pour me "recueillir". Je pense à tous les gens que j'aime, que j’apprécie, que je côtoie ou que je ne vois pas assez souvent, qui me manque, qui sont partis (toujours trop tôt), etc... Je pense n'avoir oublié personne. Je respire à plein poumons en me disant que la vie est belle mais qu'il faut en profiter car elle est éphémère.
Je croise des cyclistes, j'en double. Quand j'en rattrape (chargés de bagages pour la plupart), je prends le temps de ralentir, d'échanger quelques mots (pas toujours en français).
Ça me permet aussi de relâcher le tempo et de soulager un peu mes fesses. Parce que mine de rien, sur un parcours aussi plat (sacré paradoxe que de faire ça le week-end de "Pente-côte"), on ne se met pas souvent debout et ça chauffe...
Après 100km de canal, me voici à Agen. C'est l'heure de la pause pique-nique (ne pas manger quand on est "Agen", ce n'est pas raisonnable). Toutefois, j'ai peut être été trop optimiste d'attendre aussi longtemps avant de manger pour de vrai (autre chose que des barres, des compotes ou des gels). J'ai un peu faim mais mon organisme est paresseux. Je me forcerai à manger en route pour éviter une extinction complète.
J'ai fait les deux tiers de cette première étape et heureusement, le peu de vent qui souffle est favorable. Cool.
Aux abords de Montech, Christophe me rejoint en VTT. Nous avions fait la Caussenarde ensemble (135km en VTT autour du Larzac) il y a quelques années. Il m'accompagne une vingtaine de kilomètres et ça fait du bien de discuter un peu. Ça semble passer plus vite.
J'avais annoncé 19h30 à Fenouillet et j'arrive 7mn en avance. C'est ça quand on est en forme!
297km au compteur à 29.2km/h de moyenne, ça me semble correct.
Un peu fatigué quand même, mais moins que lors de mes précédentes expériences (ici et ici). Ça tombe bien, je remets ça demain! Toutefois, la transpiration et le sel déposé ont un peu entamé mon séant. Un peu de crème et une bonne nuit de sommeil, le tour est joué.
Dimanche matin, j'y retourne!
Le départ était d'abord prévu à 7h mais mon ami Guillaume (auteur du Cycloblog) souhaite m'accompagner un bout de chemin. Je repousse à 7h30 (moins tôt pour lui) car je préfère partir 30mn plus tard accompagné, que plus tôt tout seul.
On traverse Toulouse encore endormie. Les grands boulevards vides, ça a quelque chose d'inhabituel qui fait bizarre mais c'est bien agréable à vélo. Essayez...
Guillaume a bien fait de m'accompagner car je suis un peu dans le "dur". Contrairement aux batraciens et malgré la crème, je n'ai pas encore la "raie nette"; ça pique un peu.
Les jambes aussi sont raides. Le pédalage n'est pas souple. Le fait de discuter pendant plus d'une heure me permettra de m'échauffer sans trop y penser.
Mon compagnon d'échappée fait demi-tour un peu avant Baziège. Moins courbaturé, je reprends un rythme "normal". Lors d'une pause "remplissage de bidons", je rencontre un vélo couché qui relie Toulouse à Avignon en plusieurs jours.
A Port-Lauragais, le goudron laisse la place au chemin. C'est la raison pour laquelle j'ai troqué mes roues de route de la veille par des roues de cyclo-cross et des pneus plus larges. Quelques passages ombragés sont même un peu gras. Je m'en fiche, le gras, j'ai l'habitude...
J'arrive à Castelnaudary, ville réputée pour son cassoulet mais également où ses militaires sont légion. Alors que je salue une joggeuse, je manque "de me faire" un canard qui surgit des buissons (et non le contraire puisque je ne parle pas encore aux canards...).
Entre Castelnaudary et Carcassonne, c'est au tour de Thibaut de me rejoindre en VTT. Le chemin est de plus en plus accidenté. De nombreuses racines sont apparentes et ce n'est pas toujours évident de les éviter. Et comme Thibaut, même s'il roule beaucoup moins que par le passé, ne se pose pas trop de questions, je fais l'effort pour le suivre et finalement, je ne roule pas beaucoup moins vite que sur le goudron. Seules, de temps à autres, les sacoches à l'arrière me rappellent que le vélo est un peu lourd et plus difficile à piloter.
A Carcassonne, on quitte le canal qui fait un grand détour par le nord de la ville et on coupe à travers. On passe au pied de la fameuse Cité et j'en profite, taquin, pour accélérer. On se met à rouler comme des tocards et ça me rappelle une de ces poursuites que l'on avait partagée, morts de rire, lors de notre voyage à Pékin. En arrivant vers Trèbes, c'est du grand n'importe quoi, à plus de 45km/h. On passera même le panneau du village à 54km/h à la faveur d'un léger faux plat descendant. L'aérodynamisme de Thibaut étant aux antipodes du mien et son VTT n'étant pas forcément adapté au sprint à cette vitesse, je ne lèverai qu'un bras sur la ligne, en toute humilité ;-)
A Trèbes, on s'arrête manger au bord du canal. Maryline et Estéban nous ont rejoints. J'en profite aussi pour donner le biberon à mon filleul qui a bien grandi depuis sa dernière visite.
J'ai parcouru plus de 120km, il ne reste "que" 75km. Quoiqu'il arrive, ça devrait se faire. Estéban a même le droit à la remorque derrière son papa en repartant. Ça commence comme ça...
Pour ma part, la partie chemin du canal ne m'a pas forcément enchanté car elle est très abimée et il est parfois difficile de doubler. Comme ce groupe d'une cinquantaine d'enfants par exemple.
Du coup, je remets les roues de route, j'enlève les sacoches et ne prends que le minimum pour finir mon périple. Je repars par la route car mon objectif, c'est rejoindre la mer; le canal n'était qu'une façon de le faire au calme le plus longtemps possible.
Pendant qu'on mangeait, le vent de nord-ouest s'est levé. Je reprends mes habitudes: mains en bas, nez dans le guidon, je file dans la plaine audoise. Après Lézignan, je suis à 36km/h de moyenne! A Villedaigne, la route s'oriente un peu plus vers le sud et le vent tourne à son tour... La moyenne en prend un coup mais j'arrive à Narbonne. Ça va le faire.
Une ultime pause avant de m'attaquer à la "montagne". Face à moi, se dresse le Massif de La Clape; qu'importe, je sais que derrière, il y a la Méditerranée et cette vue unique que l'on découvre en surplomb lorsque l'on passe au sommet.
J'avais eu droit à quelques SMS d'encouragement de la part de Guillaume depuis notre séparation matinale et je l'avais tenu au courant de ma progression. Quelle ne fut donc pas ma surprise de le trouver avec son appareil photo (qu'il maitrise, le bougre) dans un des premiers virages de la dernière ascension! Rentré chez lui en vélo, il était revenu en voiture, accompagné de Céline, pour l'occasion. Trop sympa.
Dernier arrêt avant de plonger vers la mer.
Un des clichés qu'il affectionne, c'est de prendre les cyclistes dans les descentes. Ça le fait, non?Et voilà, arrivé sur la plage de Narbonne, c'est pause et pose pour immortaliser ce nouveau défi contre moi-même.
Et malgré tous mes efforts depuis la veille, je n'ai pas pu éviter la Fringale... ni une gaufre au Nutella.
Finalement, je crois que le bonheur, c'est aussi ça: faire les choses dont on a envie, quand on en a envie.
Même si mes réserves adipeuses m'auraient permis de pédaler jusqu'à l'Adriatique, j'ai envie d'autre chose. Pour 2012, j'ai déjà quelques idées. Il faut dire que pendant ces 18 heures de vélo, j'ai eu le temps d'y penser... Une traversée des Pyrénées, Biarritz-Collioure par exemple, mais certainement en une semaine à raison de 100/120km par jour parce que là, le profil du parcours n'est plus tout à fait le même...
Des volontaires pour partager des heures de plaisir?
Fatigué certes, mais heureux de l'avoir fait.
11 commentaires:
Merci pour cette belle histoire...
Ravi d'avoir pu t'accompagner sur 10% du parcours....même si, après coup, je regrette de n'avoir pas tenté toute l'aventure avec toi. Mais cela aurait sans doute
contrarié ton "recueillement".
Vivement tes prochaines aventures....avec toi sur le vélo..ou derrière l'appareil photo !
c'est un malade!
Change l'adresse du blog... lepetittockarddesylvain...
Le petit vélo, c'est celui que j'ai dans la tête...
Par contre, il doit avoir 54x12! ;-)
Belle aventure, beau récit et chouettes photos de Guillaume. Bravo. C'est bien aussi, cette vision du vélo-plaisir.
Ouais, enfin sur une des photos, je crois bien que tu es tout près d'avoir un petit voilier dans la tête!
;-)
Ça m'arrive de prendre l'eau...
coucou! je suis tombée sur ton blog par hasard (en cherchant des photos de narbonne plage) et j'ai beaucoup aimé ton article de ton périple du pyla jusqu'à narbonne!
J'habite juste a côté du canal du midi (moissac pour etre precis) tu as du y passer ;)
Moissac est une très belle ville.
Il m'a fallu passer sur les berges de la Garonne car il y avait les manèges de la fête sur les quais ce jour là.
Et par contre, le pont suivant (lorsque le canal passe au dessus de la Garonne), c'est une horreur pleine de pavés et de trous. On croirait Roubaix ;-)
Et Pôle Nord - Pôle Sud, c'est pour quand?
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