Mes amis étaient venus nombreux pour m'encourager une dernière fois (merci!) et malgré certaines apparences trompeuses, l'émotion était grande. Et puis avec ce CLM de Fronton, c'est une longue histoire d'amour... Depuis ma 1ère victoire en 1987, je l'ai fait 9 fois et je l'ai gagné à 8 reprises (en 89, j'avais crevé et fini 2ème!).
On rêve toujours d'une belle fin comme dans les films et là, ce fut la meilleure. Avec mon pote Christian (Magoo pour les intimes), on espérait finir 1er et 2ème, peu importait l'ordre et on l'a fait. Lors de la reconnaissance chronométrée du parcours le dimanche précédent, on avait "tourné" en 28'15 (sur
Magoo part dans les premiers (à sa demande pour éviter toute anxiété dont il a le secret...) et place la barre haute dès son arrivée: 27'23 (
LA photo*
(désolé pour la tenue d'une autre époque mais ce con de Président (moi en l'occurence...) n'a commandé des nouvelles combinaisons que pour petits culs!)
Sur le coup, j’ai un avantage non négligeable: je pars dernier et j’ai les temps de passage de Magoo. J’en retiens 2 rapidement avant le départ. Bonne initiative car le haut-parleur placé sur la 406 nous lâche au bout d’un km ! Papa a beau hurler derrière, je n’entends rien avec le casque profilé.
De mon parcours, je retiendrai quelques choses essentielles :
- Des jambes de feu et des sensations énormes (déjà à l'échauffement...)
- Une trajectoire au mm dans chaque virage (pour couper plus, il aurait fallu rouler dans l’herbe)
- Ce «con» de Magoo qui est venu m’encourager à plusieurs endroits du parcours et qui m’a foutu la chair de poule à chaque fois que je l’ai vu.
A l’arrivée, le temps est sans appel : 26’40 soit 44,77 de moyenne!
La courbe qui "va bien"
Dès la ligne passée, je tombe dans les bras de Christian. On fait 1 et 2, comme annoncé. Je suis devant c’est vrai et alors ? Avec Magoo, c’est un peu comme une histoire d’amour… On a la même sensibilité et de voir l’autre gagner nous donne les mêmes (voire plus de) frissons que si l’on gagnait soi même. Je ne pense pas que beaucoup de gens puissent le comprendre mais on est comme ça.
Bilan : je gagne ce championnat et lui, remporte le Trophée Midi Pyrénées qui récompense le meilleur coureur de l’année. Chose logique en soit.
Sur le podium, c’est Champagne ! C’était prévu pour ma retraite au départ (quelque soit le résultat) mais finalement, ça a fait double emploi.
Je ne pouvais espérer meilleure fin à cette « carrière ». Entre 500 et 600 courses, une centaine de victoires (route, piste et CLM confondus) ainsi qu'une douzaine de titres Midi Pyrénées.
Une petite déception toutefois: en 23 ans, je n’ai pas eu droit à un contrôle anti-dopage ! Ce n’est certes pas le Tour de France mais le ménage, il doit commencer dès ces catégories, non ? Visiblement, d’après les hautes instances, ça se met en place et déjà, lors de la cyclosportive «
L'heure de rendre mon dernier dossard... Sans regret aucun.
Les photos du départ:
Attention! Ca va sentir la moquette brûlée au démarrage...
Go Magoo!
A mon tour de "décoller" sous l'oeil de Patrick, mon 1er entraîneur et de Simon, son fiston...
Merci à Arthur pour la roue avant et le casque.
* pour les commissaires: je précise que LA photo a été prise à l'échauffement... Je les connais, ils auraient trouvé à redire...