Franchement, ils me font rire les pros à la télé avec leurs casques aérodynamiques !
Dans les années 80, le casque à boudins faisait une drôle de pomme.
Les belges roulaient avec, mais en France, ce n'était pas encore d'actualité chez les pros. Seules les jeunes catégories (moins de 16 ans) avaient obligation de le porter en course. Et je vous avoue que peu d'entre nous le portait à l'entrainement. Pas glop.
Lors de l'échauffement de ma première course, le dimanche 25 mars 1984, je n'ai fait qu'une cinquantaine de mètres, passant par dessus le guidon. "Grâce" au casque à boudins, je n'ai eu "que" 3 points à la tête ...
Du coup, fini le casque à boudins et place au casque "intégral".
Là, j'étais proche du crime de lèse-majesté. On disait que c'était impossible de rouler avec, qu'il tenait trop chaud, etc ...
Peu importe, je m'y suis habitué et jusqu'en 1991, date à laquelle le casque avec une coque polystyrène a fait son apparition, tout se passait pour le mieux.
Mais du coup, le casque en polystyrène, bien plus ventilé, offrait plus de résistance au vent. De par le fait, mon père s'est mis à m'en fabriquer ! Une fois le moule de ma tête (et non pas ma tête de moule ...) fait, il les a déclinés de toutes formes. Longs pour les épreuves chronométrées (ou pistes courtes) pendant lesquelles je ne baissais pas la tête, courts quand le besoin de baisser la tête était important, avec des trous, sans, histoire d'éviter les "pets au casque" même si ceux-ci offraient vraiment peu de protection en cas de chute, chose que je n'ai jamais testée, contrairement aux apparences, trompeuses.
Chez les professionnels, c'était une dure lutte. Ils manifestaient régulièrement et faisaient parfois grève pour qu'on leur fiche la paix. D'accord ou pas, c'était finalement un peu comme la ceinture de sécurité chez les chauffeurs de taxi. C'était leur métier, c'est eux qui voyaient. Le problème, c'est que les jeunes les prenaient en exemple et forcément, c'était difficile de les obliger à l'entrainement.
Puis, en 2003, il y a eu l'accident d'Andrei Kivilev sur Paris-Nice et le fait qu'il ne se relève jamais à permis d'imposer (un peu tard à mon goût) le port du casque chez les pros.
Afin de mieux le supporter, les fabricants se sont mis à faire un maximum d'ouvertures pour aérer les méninges.
Pas besoin de me mettre un ventilo dans le nez pour comprendre que ces trous pénalisaient le Cx (coefficient de pénétration dans l'air).
Donc, depuis 2 ans, à grands renforts de souffleries, on nous dit qu'il faut boucher tout ça, trop pénalisant. Et du coup, ça ressemble à ça :
Franchement, vous croyez que je les ai attendus, les ingénieurs aérodynamiciens ?
Alors voilà, pour l'article, je vous livre une photo de mon casque Met, modifié par mes soins, en 2003, avec un peu de plastique alimentaire et du scotch d'électricien !
Ça le fait, non ?
Bon, le problème, c'était relativement fragile quand on prenait un insecte à 130km/h, par exemple. Mais du coup, un bout de scotch et hop, c'était réparé !
Allez, je vous laisse et une prochaine fois, je réinvente le demi-course et la randonneuse ...