8 mai 1945. La fin de la seconde guerre mondiale vient d'être annoncée. Après toutes ses années de résistance en France, mon grand père va faire son service militaire en Allemagne. Histoire de surveiller que le "feu ne se rallume pas"...
A la fin de ces années difficiles, le parfum de la liberté l'amène à vouloir immortaliser certains moments à côté desquels aujourd'hui, on aurait tendance à passer sans faire attention parce que l'on est gavé de tout et que l'on trouve ça normal. En ce moment où il peut à nouveau voir le futur en face, il s'achète un appareil photo.
Il est à la fois un synonyme d'histoire, de liberté, de congés payés qui naissent, d'une envie de partager des moments perdus pendant les années passées à combattre.
Pour l'époque, il s'agit déjà d'un bel appareil. Il est "pliant" avec un soufflet en cuir, possède un retardateur et un objectif Zeiss encore réputé aujourd'hui comme un des meilleurs au monde (on en trouve même sur les mobiles Nokia, c'est dire!). Tout est beau.A cette époque, il faut prendre le temps de faire une photo. On est loin du numérique. Il faut mesurer l'intensité de la lumière, régler la distance et de préférence, le mettre sur un pied car le temps de pause est assez long. Le flou est chose courante. Pas les pellicules.
En quelque sorte, le Père Noël était un peu en avance...

PS: mon grand père fête ses 88 ans aujourd'hui...