"J'ai choisi de vivre heureux parce que c'est bon pour la santé."

Voltaire


"Le plus fort n'est pas celui qui arrive le premier ; c'est celui qui profite le plus de ce qu'il fait."

Kilian Jornet



28 juin 2009

La mer pas amère

L'idée a été lancée il y a 3 ans, un jour de Téléthon. Christian n'était pas loin pour le décider, évidemment: "Allez, pareil, on fait l'aller-retour St Alban - Narbonne Plage - St Alban dans la journée!"

Reporté depuis 2 ans pour des raisons diverses et variées, cette année, c'est décidé, je coche le 27 juin sur le calendrier; on verra bien. Et j'ai vu...
Cricri cloué à la maison la jambe (oui, une seule) en l'air suite à une morsure de pédalier, c'est un peu la mort dans l'âme que je me décide à partir "seul". Presque seul puisqu'une fois encore (on ne change pas une équipe qui gagne), c'est mon père qui s'y colle pour faire l'assistance logistique. La BX est de sortie!

Départ 6h23 précises, à la "fraîche".

Je sais où je vais mais encore aujourd'hui, je ne sais pas trop pourquoi. Le but: juste le faire. Pas de chrono en tête, pas de record à établir. L'envie d'aller (et de revenir...) au bout d'un défi personnel.

Alors qu'importe, me voici parti...


Pendant que certains sont partis faire l'Ariègeoise et monter plusieurs cols, moi aussi, j'ai droit au mien! 190m certes, mais c'est marqué dessus alors bon.


A cet endroit, il y a l'alimentation du Canal du Midi via La Rigole (l'autre panneau derrière moi): il s'agit d'un ouvrage que je trouve "dément" dans sa conception (début des travaux en 1662!) et aussi, je vous invite à lire son histoire en cliquant ici.

Comme l'avait annoncé la météo (et David...), le vent est favorable à l'aller. Toutefois, d'être seul à pédaler est un peu ennuyeux alors je fais appel à un "ami". On met en place le dispositif "abri derrière la voiture"!
Les puristes diront que c'est tricher mais qu'importe, je dois quand même pédaler et comme je l'ai dit, il ne s'agit pas d'un record alors chacun sa méthode.
Personnellement, je ne culpabilise pas.

Jusqu'à Carcassonne (9h45), il y a peu de monde sur la route alors je profite bien de la BX et de son coffre ouvert mais il commence à faire chaud. Je raccourcis la tenue (haut et bas).

Après Carcassonne, ça se complique. Je ne suis pas le seul à aller à la mer mais les autres sont en voiture (pas cons les mecs!). Ça devient difficile de s'abriter dans le trafic.

Contrairement à nous, le vent d'ouest a fait la grasse mat' et se lâche à partir de 10h. Même sans la voiture, je roule facilement à 40km/h. La moyenne est élevée.


Arrive Narbonne. Il est 11h10.
Traversée par le centre (trajet le plus court), il y a de la circulation. Sortie de Narbonne, la Clape pointe son nez. La mer est derrière. J'y pense bien évidemment mais là, je commence à me dire: "ok, tu y es presque mais il faudra également revenir..."


11h45, je suis à la plage. 177 km et 36,1 km/h de moyenne. Presque facile.

Je ne prends pas le temps d'aller me baigner. Je ne pense pas que ça soit "stratégique" et que le fait d'enlever les chaussures, marcher dans le sable, nettoyer les pieds (pas bon au niveau irritation les grains de sable oubliés...) avant de repartir ne m'enchante guère.
Tant pis pour le "symbole". En attendant, je remplis quand même un ex-pot de Nutella avec du sable pour ramener un souvenir à Magoo qui était certainement le plus triste de ne pas avoir pu m'accompagner.


Tout au long de mon trajet, je fais bien attention à m'alimenter, à boire. Il vaut mieux ne pas avoir de fringale et pourtant, sur le front de mer, rien à faire, elle est là, elle me guette! Je l'évite quand même.

Nous aurions pu manger au bord de l'eau c'est vrai mais en plein soleil, non merci. Je me dis que finalement, tant que je suis "chaud mais pas fatigué", il vaut mieux refranchir La Clape maintenant. Le vent est fort. Si je mange maintenant, ça ne va pas le faire.

A 12h05, je laisse donc la mer derrière moi.
Arrivé à Narbonne, la circulation s'est atténuée. Je choisis de traverser la ville et de m'arrêter manger après. De la mer à la pause repas, près de 25km sans pouvoir m'abriter derrière la voiture me font dire que le retour va être "coton" car ça souffle vraiment fort.


On trouve un arbre en bord de route. Idéal. Il est 13h15.
Pas d'autre arbre en vue et du coup, on se croirait à "Cigaleland". Mon père se plante devant l'arbre en disant que là, il est obligé d'en voir une (assez difficile en général).
La cigale est maligne. C'est la pause repas et elle voit arriver des jambons, elle s'y pose:

"Bon, la cigale, tu es gentille mais on n'a pas que ça à faire.
On a encore un peu de route..."

La pause dure 30mn. Je remets des vêtements secs et de la crème solaire. Le soleil est fort et ma peau de viking fragile...

Là, moins drôle. De la circulation (moins d'abri possible derrière la voiture), toujours vent de face, fatigue (ben si, quand même!) et jusqu'à Carcassonne, ça me semble long (1h10 "seulement").
Je m'arrête quand même sur le pont de l'Aude pour faire un panoramique de la Cité. J'adore.

A la sortie, je perds la BX!
Afin de faire au plus court, j'ai pris les ruelles du centre et mon père est parti sur la RN113. On s'attend à la sortie mais pas sur la même route! Merci le téléphone portable!
Du coup, je fais une bonne dizaine de km seul dans le vent. Ça "pique".
J'attends à l'ombre d'un arbre. Il fait vraiment chaud. Paradoxalement, quand je roule seul, je force davantage mais avec le vent, j'ai une sensation de frais.
Alors que derrière la voiture, c'est comme une impression de faire du home-trainer dans un aquarium!

Jusqu'à Castelnaudary, les lignes droites sont longues, je profite de l'aspiration.


A Avignonet Lauragais (enfin la Haute Garonne!), je refais une halte. Il est 16h45. Il y a une source dans le village. C'est salvateur même si elle est trop petite pour y plonger. Dommage! Le vent se calme un peu. Ce doit être l'heure de sa sieste; je pense à la mienne...
Normalement, il me reste moins de 2h à faire. Mais 2h, quand on est cuit, c'est long. Il y en a déjà 10 derrière...


Quelques km seul dans ce qu'il reste de vent me font du bien. Pourtant, à la sortie de Baziège, des prémices de crampes aux mollets font leur apparition. Pas bon. Encore 30km...

A l'entrée de Toulouse (17h55), mon père me suggère de mettre le vélo dans la voiture! Il est fou lui! Pas maintenant! Ni jamais d'ailleurs!

La traversée de Toulouse est difficile et pourtant, pour un samedi après midi (de soldes), il y avait peu de circulation.

18h32. Je suis à la maison. Pas de photo.
Seul le compteur est là pour m'annoncer 354,5km, 33,6 de moyenne et mine de rien, 1400m de dénivellé.
Je suis "sec". Moins 4kg (4 litres) sur la balance (oui, je sais, j'ai de la marge) malgré le fait que je n'ai pas arrêté de boire.
Assis sur une chaise, les mollets bougent seuls! Il leur faudra près de 2h avant d'arrêter de gigoter.

Les courbes "officielles":

- La pression atmosphérique ayant baissé au retour, on a l'impression que je suis remonté plus haut. Que nenni.
- En bleu, la vitesse: les parties hautes représentes les parties où je me suis abrité derrière la voiture et les descentes. J'en aurais bien abusé un peu plus au retour...

Une conclusion? Je n'en ai pas spécialement. Je l'ai fait, c'est ce qui comptait à mes yeux. Une envie de faire autre chose, d'aller plus loin mais pas trop. Juste ce qu'il faut pour dire que même 11h sur un vélo, je peux le faire. C'est comme ça qu'on apprend à se connaitre.
11h à pédaler mais aussi à penser à plein de choses, à plein de monde (la liste est trop longue car il me semble que je n'ai oublié personne). Une introspection en quelque sorte.
Ça peut paraître idiot mais ça m'a fait du bien!

Ce matin, je suis allé rouler avec les cadets, leurs pères respectifs et Mathieu. Ne me croyez pas si vous voulez mais j'ai fait 85km et j'avais des jambes de feu!
Allez comprendre. En tout cas, je suis sûr d'une chose, quand le mental va, tout va!
En revanche, pour les jours à venir, il faudra peut être prévoir des baisses de régime...

24 juin 2009

Rando Cap Nore

Ça faisait un petit moment que je n'avais pas été poser mes crampons dans la Montagne Noire...
A vrai dire, il me semble bien que la dernière fois remontait à l'envol (aux envols même) de Thibaut; c'est dire.
Un peu décidés au dernier moment avec Guillaume, Francis, Jean Luc (déjà inscrits quand même) et Maryline (Mme Vassal pour ceux qui suivent...), nous sommes allés arpenter le Pic de Nore à cette occasion.
Le soleil est là même si les manches longues ne sont pas de trop pour les plus frileux (ou les plus rapides ;-)).
Jean Luc n'est pas très fort en ce qui concerne le réglage d'une fourche télescopique ou le passage des vitesses... Aussi, c'est en "tout rigide" et "singlespeed" qu'il s'attaque aux 60km! Un peu barjot certes mais finalement, ne le sommes nous pas tous un peu? Ok, lui plus quand même!
La montagne est parfois peuplée de bêtes étranges mais pas toutes dangereuses...
Après de longs efforts nous voici enfin (presque) au sommet. A cause du vent, nous ne ferons que le sprint du GPM (que j'enlève haut la main. Si, je vous jure. Je me demande si quelqu'un d'autre y avait pensé...) avant de replonger dans la vallée.
Direction: les saucisses!
Bon, évidemment, dans le coin, il ne faut pas être allergiques aux cailloux mais bon, c'est toujours mieux que la boue (sauf pour Maryline qui n'a pas non plus trouvé de planches à sauter!).
On passera également (à pieds...) sur la piste de décollage de Thibaut où les fils de fer ont toujours leur place mais pour l'occasion, un peu de rubalise a été ajoutée...
Plein de beaux paysages qui donnent vraiment envie d'y retourner dès que possible même si pour le moment, un de mes objectifs est ailleurs...

Allez! A la prochaine...

Il suffit d'arriver en haut et après, c'est toboggan!

15 juin 2009

Philo

A quelques jours du bac de philo, voici un petit extrait relevé dans un livre que m'a prêté Stéphanie (coutume n'est pas une fois...):

"Seul l'homme qui s'est trouvé, l'homme qui coïncide avec lui-même, avec sa vérité intérieure, est un homme libre. Il sait qui il est, il trouve plaisir à exploiter ce qu'il est, il ne s'ennuie jamais. Le bonheur qu'il éprouve à vivre en bonne compagnie avec lui-même le rend presque euphorique. Il vit véritablement alors que les autres laissent couler leur vie entre les doigts... sans jamais les refermer."

Katherine PANCOL