"J'ai choisi de vivre heureux parce que c'est bon pour la santé."

Voltaire


"Le plus fort n'est pas celui qui arrive le premier ; c'est celui qui profite le plus de ce qu'il fait."

Kilian Jornet



31 décembre 2014

Vœux 2015

Que tout s'enchaine pour le mieux ...



Nous y voilà ! Alors, cette année encore, je vous souhaite une santé permettant de pédaler autant que vous le souhaitez, du plaisir à chaque coup de pédale (et en roue libre également ...), des balades inoubliables, des victoires méritées (sur vous même, ça compte aussi), des défis fous, etc ... 
En gros, comme en maigre, rien que des bonnes choses au quotidien, pour vous et vos proches.

Et, je ne le répéterai jamais assez, que la passion et la foi restent intactes, c'est l'essentiel.


Bilan 2014

La planète se réchauffe, c'est un fait. 
On ne peut pas dire qu'il fasse plus beau mais au moins, il fait plus chaud. Et forcément, ça a contribué à établir un nouveau record pour moi avec davantage de jours de vélo. Et pour beaucoup d'autres (dont Guillaume, un de ceux qui, avec Christian, me supportent le plus) avec qui je roule, ce fut également le cas. Je ne suis donc pas tout seul à être dingue, même si c'est vrai qu'il y a plusieurs niveaux de dinguerie ...

14000 kilomètres et des poussières ! 
J'avoue sincèrement que je ne m'attendais pas à en faire autant. En même temps, c'est tout au long de l'année que ça se fait. Jamais sans contrainte, toujours avec plaisir, ce n'est pas le genre de record auquel on s'attaque en se disant : "cette année, je fais tant !". Ça se fait, et c'est tout.

Il est également évident que d'aller au boulot à vélo, ça participe grandement à cette distance totale.

Toujours avec Strava dans la poche (via mon mobile), bien évidemment. Dès que l'on arrive à la maison, il suffit de faire "enregistrer" pour que le calendrier des activités soit mis à jour en direct avec les cumuls de distance, de dénivelé et d'heures, par semaine, par mois, par année. Il est loin mon fichier Excel que je remplissais au fur et à mesure ...

Et cette année, Strava a même poussé le vice a proposer un petit résumé vidéo des activités de l'année, visible en cliquant sur Mon année Strava 2014
http://2014story.strava.com/video/684438 

Et comme si Strava ne suffisait pas, j'aime bien aussi me servir de Veloviewer qui, sous forme de tableaux, retranscrit toutes les activités de l'année. Et en particulier, la fonction "wheel" ...

Alors oui, c'est vrai, j'ai battu un record mais ce que je retiens, c'est que j'ai pris encore plus de plaisir que les années précédentes. 
J'ai découvert de nouvelles routes (pas si loin que ça de chez moi), j'ai fait un peu plus de VTT, j'ai rencontré d'autres dingues (filles et garçons) et j'ai crevé 2 fois dans la même sortie alors que ça ne m'était pas arrivé (même rien qu'une) depuis 7 ans !

Voici, en cadeau Bonux (j'expliquerai aux plus jeunes ...), quelques photos résumant cette belle année 2014 :














Et je vous promets une chose, c'est de tout faire pour que 2015 soit encore plus belle ...

Bonne fin d'année à toutes et tous !

03 décembre 2014

Parpaillon

Il faut que je vous parle de ce col peu connu.

Ce col, situé dans les Hautes-Alpes, est à 2650m d'altitude. Il se distingue de la plupart des autres cols par le fait qu'il passe d'une vallée à l'autre, non pas par un passage entre 2 montagnes, mais via un tunnel. De plus, même si le pied est goudronné, on se retrouve vite sur un chemin de montagne, relativement roulant quand même. Cette "route" avait été construite par le Génie Militaire entre 1891 et 1911.

Un col, c'est vrai que c'est magique, mais celui-là, c'est particulier.

La première fois que j'en ai entendu parler, c'était en enregistrant (sur cassette VHS ...) le film "Parpaillon" de Luc Moullet, datant de 1992. Ce film passait tard dans la nuit, sur Arte, un "jour" de 1996. Il faut dire que l'affiche n'était pas forcément flatteuse.
Ce film aussi peu connu que le col éponyme, racontait un rallye cyclotouriste qui se déroule chaque année sur ses pentes alpestres. La plupart des acteurs étaient (et sont encore, sauf peut être de Fréd ...) peu connus, hormis une furtive apparition de Pierre Richard, dans son propre rôle.
Sous forme de multiples petits sketches liés à cette cyclo, ça arrivait à tenir 84mn, non sans quelques longueurs. 
Ne sachant pas que ce col existait vraiment, j'avais simplement trouvé ce film sympathique.

Quelques années plus tard, lors d'une partie de carte (Michelin) comme je les aime lorsque certains besoins se font sentir, je tombe totalement par hasard sur ce col, situé au-dessus d'Embrun. Et la carte signale bien le tunnel. A partir de ce moment là, je me suis dit qu'un jour, j'irais y faire un tour.

Ce jour-là arrive en 2002.
Lors de vacances sportives (et surtout cyclistes) à Risoul, une station de ski situé à 1800m, le programme est simple : pédaler !
Les jours pairs, je roule sur route le matin, avec un col au programme (pas plus car 15 jours avant, je passais sur le billard pour une appendicite aigüe. Pas grave) à chaque fois. L'Izoard (2360m), le col de Vars (2108m), le col Agnel (2744m) puis la montée sur Risoul (1800m), gravie par le Tour de France cette année.
Les jours impairs, c'est VTT avec mon copain Jean-Claude, le matin.
Et tous les après-midi, puisque la météo est clémente à souhait, c'est VTT ...

Un de ces après-midi, je m'attaque donc au Col de Parpaillon. Jean-Claude, touché à un genou lors d'une mauvaise chute la veille, me laisse partir tout seul, la mort dans l'âme.
Je m'élance depuis Saint André d'Embrun. Il y a 25km d'ascension. Au début, sur le goudron, je roule plutôt bien. Il y a 13km, je mets un peu plus d'une heure. Correct.
Après le hameau Les Arnauds, c'est le chemin qui prend le relais. D'abord à travers la forêt, on débouche "rapidement" dans un paysage de haute montagne.
Il me faudra plus de 3h pour arriver jusqu'au fameux tunnel. Irréel.
J'ai de la chance car les deux grandes portes battantes sont ouvertes. J'apprendrai plus tard, en discutant avec un berger, que les portes ne sont pas ouvertes toute l'année, en raison des infiltrations qui, parfois, font que certaines parties des parois s'effondrent. C'était mieux de le savoir après.

Même si j'avais prévu à l'avance de passer à l'intérieur, je n'ai pas pris d'éclairage. Sur le moment, je me dis que ce n'est pas trop grave car on voit la lumière au fond. 500m plus loin, ça fait un point lumineux ; je n'aurai qu'à viser.

En fait, viser, ça va bien au début, mais plus je m'enfonce dans la montagne, moins j'y vois. Certes, je vois toujours la lumière de part et d'autre mais pour autant, je ne vois rien autour de moi. Ni en haut, ni en bas, ni sur les côtés. Parfois, je sens que le sol est un peu souple ou que je me rapproche des parois mais c'est tout. J'avance quand même prudemment, pas forcément rassuré.

Enfin arrivé à l'autre extrémité, je rencontre deux Néerlandais en train de pique-niquer. Ils ont de jolies randonneuses qui auraient fait pâlir plus d'un gravel-bike actuel.
Les gars me demandent où je vais. Je leur réponds que je fais demi-tour et ça les surprend, d'autant qu'ils me demandent comment j'ai fait sans lumière ...

Alors, je fais demi-tour et repars à l'aventure dans les ténèbres.
Au bout d'une cinquantaine de mètres, un 4x4 arrive derrière moi. Je profite de ses phares (même si je fais de l'ombre ...) car il roule doucement. Et pour cause !
Là, je m'aperçois du chantier : il y a des trous partout, des grosses pierres et des flaques d'eau. Je me rends alors compte de la chance que j'ai eue à l'aller.

Au retour, en mode chute libre (ou presque), je mettrais à mal la fourche Rock Shox Mag 21 montée sur mon Sunn 5000R. Je redescends jusqu'à Embrun, 29km en 40mn. Merci la gravité !

De cette ascension, je garde un souvenir unique en souhaitant, dès que l'occasion se représentera, de pouvoir y retourner. 

A condition que le tunnel ne soit pas définitivement fermé, comme peut le laisser supposer la carte Michelin à jour ...