"J'ai choisi de vivre heureux parce que c'est bon pour la santé."

Voltaire


"Le plus fort n'est pas celui qui arrive le premier ; c'est celui qui profite le plus de ce qu'il fait."

Kilian Jornet



05 juin 2008

Maître Jacques

Issu d'une génération qui rêvait devant les exploits de Bernard Hinault et autres Laurent Fignon, j'avoue personnellement avoir eu plus d'admiration devant les "seconds couteaux", les "rouleurs de l'ombre". Ceux capables d'emmener un sprint pendant 2km, qui sortaient seuls à "la borne", qui s'échappaient pendant 100km (voire plus) seuls ou encore qui gagnaient des CLM. Ceux là me faisaient (et me font encore) rêver. Les Thierry Marie, Jelle Nijdam, Viatcheslav Ekimov et autres Jacky Durand (ceux qui, comme Coyote, n'étaient pas nés peuvent cliquer sur les liens pour en savoir plus) ou plus récemment, des gars comme Jens Voigt, Fabian Cancellara, etc...
Pour leur abnégations, leur volonté mais aussi et avant tout (voir article précédent) pour leur position aérodynamique. Ceux là savaient que pour lutter contre le vent ou pour dépenser moins d'énergie, il fallait se coucher sur le vélo afin d'atteindre ses objectifs et aller (pas toujours!) au bout...
Toutefois, il faut avouer que bien avant la génération 80, un homme savait ces choses: Jacques Anquetil.
Né à quelques kilomètres de Rouen (tiens donc! Et en plus, un de ses entraîneurs habitait dans la rue de mes grands parents...), ses 68 victoires CLM (entre autres car il ne faudrait pas oublier non plus ses 5 Tours de France, son record de l'heure, etc...) dont 9 Grand Prix des Nations (en ayant toujours battu sa moyenne d'une édition sur l'autre!) ont forcé mon admiration. Sa position aussi...

La recherche du meilleur Cx (ses blocages de roues à l'horizontal par exemple...) et loin des études actuelles en soufflerie, il savait déjà... en Maître.
Même sans casque profilé ni roue pleine à l'arrière, c'est beau, non?.

Sans forcément me l'avoir avouer régulièrement, je sais que mon père lui vouait une formidable admiration. Héritage?
Une petite anecdote à ce sujet: quand mon père était au Bataillon de Joinville, un des entraîneurs (pas forcément le plus malin) lui dit un jour:
"Quand tu pédales, tu ressembles un peu à Anquetil (ce qui était plutôt flatteur)...".
Ce à quoi mon père répondit:
"Ah non! C'est lui qui pédale un peu comme moi!".
L'entraîneur, réflechissant quelques instants, conclut:

"Oui, peut être, tu as raison..."




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