J'avais ça en tête depuis un an, et comme à chaque fois, quand je l'ai là, je ne l'ai pas ailleurs...
Arrivés à Saint Jean de Luz le vendredi en fin de journée, nous posons le camping-car à Guéthary. L'Atlantique est à nos pieds. Et de l'autre côté, la Méditerranée est à 400km. A vol d'oiseau seulement.
Salade pour tout le monde ?
Samedi. Saint Jean de Luz - Larrau : 121km / 2770m D+
Réveil à 6h45 (l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, non ?), préparatifs, petit déj, nous (Guillaume et moi) décollons 1h plus tard pour rejoindre David et Christian à Saint Jean de Luz. 21°C avec un léger vent favorable, même si le ciel est un peu couvert, c'est idéal pour pédaler.
Dans les rues, on croise déjà beaucoup de monde. Il faut dire que ce sont les fêtes de Bayonne ces jours-ci et que tout le monde n'est pas encore couché...
Sortie de Saint Jean de Luz, on est parti pour la grande traversée...
A Ascain, je tiens à ce que les choses soient claires : je fais le panneau à l'entrée du village (j'avais fait celui de St Jean avec Guillaume mais ça ne comptait pas encore...) ! Je vise le maillot vert sur cette semaine. Après 2 ou 3 panneaux, mes compagnons se prennent au jeu, c'est quand même plus sympa. On les fera tous jusqu'à Collioure !
A hauteur du train à crémaillère de la Rhune, je mets une deuxième couche en faisant le panneau du Col de St Ignace. Bon, c'est vrai, ce n'est pas le plus dur non plus mais quand même, un point de plus dans l'escarcelle du maillot de meilleur grimpeur, ça m'amuse aussi beaucoup. De toute façon, je sais que la semaine ne sera pas facile alors autant déconner un peu. Comme d'hab.
On passe côté espagnol, on traverse Dancharia (déjà hanté par des consommateurs d'alcool et de cigarettes) et on gravit le Col d'Otxondo. On finit dans la bruine et on devra mettre les impers avant de basculer dans la vallée.
Saint Jean Pied de Port
Après le Col d'Ispéguy (690m), on passe par Saint Jean Pied de Port puis par Mendive, qui annonce la grosse difficulté du jour, le Burdincurutcheta (Croix de Fer, en basque). Le début du col est très dur avec des pourcentages au delà de 13%. Pas question de s'enflammer. Je mets "tout à gauche" (le changement, c'est maintenant !). Avec 33x28, ça peut faire sourire à Toulouse mais là, c'est parfait. Ça permet de monter "souple", sans s'essouffler et de bien gérer son effort. C'est vrai que je ne suis pas le plus léger du groupe (et loin de là) mais c'est aussi du à la taille de mes cuisses (on se rassure comme on peut..). Plus faites pour la piste et les contre la montre que pour la montagne, elles m'ont toutefois donné un rapport poids/puissance intéressant pour ce genre de parcours même si, plus on est léger, mieux c'est. Je fais avec.
Dans les forts pourcentages, je prends de l'avance sur mes collègues et ça me laisse un peu de temps pour prendre des photos. Nickel.
Les vautours guettent la moindre défaillance...
Telle la 2ème lame chez Gillette, le Col de Bagargui culmine 200m plus haut que le Burdincurutcheta qui le cachait. A défaut de poils, il coupe les pattes !
D'ailleurs, en descendant sur Larrau, on sent très bien, dès qu'on lâche les freins, que la pente est aussi très élevée. A la faveur d'un dernier kilomètre en côte à l'entrée de Larrau, je prends un peu d'avance pour glaner les derniers points de la journée pour le maillot vert !
Jaune, vert, à pois (poids ?), je fais le grand chelem. Sauf pour le maillot blanc (meilleur jeune) mais là, David joue seul.
Dimanche. Larrau - Laruns : 97km / 2200m D+
Il a bruiné tout l'après midi d'hier mais la température n'est pas trop descendue. On est quand même à 600m et la nuit a été fraîche. Au matin, le brouillard descend des sommets et on partira juste avant qu'il nous rattrape. On plonge dans la vallée.
Une dizaine de kilomètres de descente et on attaque le Col du Soudet. Progressif au début, ça permet de s'échauffer "doucement". Puis, au fur et à mesure, les pourcentages s’élèvent. On est quand même loin de ceux d'hier. Pas plus mal.
On finit dans le brouillard. On ne saura pas si c'est joli vu d'en haut. Il ne fait pas chaud et j'ai la mauvaise habitude de beaucoup transpirer. Trempé, je m'habille vite. Manchettes, jambières, imper.
On bascule. Ça caille dans la descente et il nous tarde d'être en bas. On slalome entre les bouses fraîches. Pas toujours évident et souvent, c'est celui qui nous suit qui s'en aperçoit...
Toutefois, à la faveur d'une ligne droite, on avoisine les 80km/h.
On roule quelques kilomètres dans la vallée puis on attaque le Col de Marie Blanque. Sympa au début mais avec une tendance à devenir de plus en plus dur. 10, 11, 12, 13%.
En haut, il y a également du brouillard mais il est beaucoup moins épais que dans le précédent. Dans la descente, j'ai un peu d'avance mais j'attends Guillaume. On prend un gros plaisir à se doubler, à faire de belles trajectoires. En bas, il y a le village de Bielle et je sens que Guillaume pense au panneau... Je ne prends pas de risque car la route passe à gauche du village. Guillaume ralentit et au carrefour suivant, j'aperçois le panneau à une vingtaine de mètres après. Il ne l'a pas vu, je vire en tête et prends les points.
Il reste une dizaine de kilomètres jusqu'à Laruns. Un léger faux plat montant qui permet de tourner les jambes et d'évacuer les toxines qui s'accumulent depuis le départ, hier matin.
Taquin ou passionné ?
Lundi. Laruns - Bagnères de Bigorre : 118km / 3000m D+
7h, le ciel est enfin tout bleu. Que la montagne est belle !
Petite anecdote : avant l'étape, je pars à la recherche d'une boulangerie afin d'amener des croissants pour le petit déj du service logistique (Véronique au volant et Florian à la cartographie). Je vais vers le bas (réflexe logique) de Laruns. Je ne trouve pas mais en remontant (400m à 5%), j'accoste un vététiste arrêté. J'accepte de ne pas le doubler s'il m'indique la boulangerie la plus proche. Pas de bol, elle est en haut du village. Menteur comme un cycliste, je le remercie et je fais semblant de le doubler. Avec un sourire narquois, il accélère d'une façon déconcertante (Contador, sors de ce corps !). Je m'aperçois vite qu'il a une assistance électrique et un moteur performant (ce type de moteur accélère très fort jusqu'à 25km/h, limite légale en France) de marque allemande. Joueur, même dès potron minet, je passe le grand plateau et insiste. Ça pique. Je monte plus vite que lui mais arrive déjà en sueur et les cuisses dures au camping-car. "Saleté" de technologie !
Le Sportdéj avalé (sans les croissants), on descend quelques kilomètres puis nous voici dans le Col d'Aubisque. Faibles pourcentages encore pour un échauffement tranquille. On discute mais on sait que cette journée est une des plus dures.
Guillaume a déjà fait cette montée lors d'une Étape du Tour et nous prévient de ce qui nous attend. Je me souviens aussi qu'en junior 1ère année (1986...), j'avais fait une pointe à 108km/h en descendant par ce côté. Je me doute donc qu'en montant, je serais plus proche de 10,8...
Il s'agit aussi de notre 3ème étape. Les organismes commencent à fatiguer.
Depuis tout petit, j'ai la chance d'avoir une bonne récupération. Ça se confirme. Il est vrai aussi qu'à monter plus vite que les copains, ça me laisse aussi plus de temps pour m'en remettre quand je fais les photos en route. Mine de rien, 30 à 45mn de moins à pédaler sur chaque étape, ça fait l'équivalent d'une étape à la fin de la semaine...
Très taquin (je ne pense pas changer un jour...), avec suffisamment d'avance, je montre à Guillaume que je peux même faire des photos de mes sprints à l'entrée des villages. Quel déconneur !
Le paysage est vraiment magnifique. C'est le col où j'ai fait le plus de photos. Un régal.
On redescend quelques kilomètres puis on remonte 2km en direction du Col du Soulor. Guillaume vise le GPM mais je m'active pour passer le grand plateau (la pente n'est pas la plus dure à cet endroit) et accélérer. Tant pis pour lui. On descend vers Argelès avec le vent de face.
A Argelès, on fait une pause (pose).
Un long faux plat (vent dans le dos) nous amène à Luz Saint Sauveur, au pied du Tourmalet, point culminant de notre traversée.
Je le trouve plus long par ce côté mais peut être moins dur que par la Mongie. Peut être pas non plus attaqué dans les mêmes conditions (Étape du Tour 2001 ou encore, en 2010, lors de mon aller-retour Toulouse-Tourmalet-Toulouse, dans la journée...), je le monte en 1h40 et je me dis que finalement, ce n'est pas si mal.
En accord avec mes compagnons d'épopée, je garde mon avance au sommet pour basculer dans la vallée. Vent de face pour rejoindre Bagnères de Bigorre, je roule quand même assez vite. Il faut dire que Florian m'attend pour rouler un "peu". Mine de rien, ça lui donne aussi envie alors, je m'y colle avec grand plaisir. C'est partagé. Du coup, on remonte jusqu'à Sainte Marie de Campan (je me fais aligner 3 fois aux panneaux...). En sortant de Bagnères, on croise le "peloton". En redescendant, dans le faux plat vent de face, on refait les sprints aux panneaux mais je fais vite comprendre à "Cancellarinou" qu'il y a des terrains qui me sont plus favorables que d'autres...
Mes parents nous rejoignent au camping. Ce camping, choisi au hasard, est celui où j'ai passé mes premières vacances. J'avais 18 mois...
Mes parents viennent nous accompagner 2 étapes (et finalement, 3). Ma mère a fait une teurgoule, spécialité normande à base de riz et suffisamment consistante pour faire la traversée aller-retour en 3 jours (à condition d'aimer rouler la nuit...) ! A eux, s'ajoutent Hugues et Candice, venus depuis le Gers à moto. On frise l'intendance du Tour de France.
Petite anecdote : avant l'étape, je pars à la recherche d'une boulangerie afin d'amener des croissants pour le petit déj du service logistique (Véronique au volant et Florian à la cartographie). Je vais vers le bas (réflexe logique) de Laruns. Je ne trouve pas mais en remontant (400m à 5%), j'accoste un vététiste arrêté. J'accepte de ne pas le doubler s'il m'indique la boulangerie la plus proche. Pas de bol, elle est en haut du village. Menteur comme un cycliste, je le remercie et je fais semblant de le doubler. Avec un sourire narquois, il accélère d'une façon déconcertante (Contador, sors de ce corps !). Je m'aperçois vite qu'il a une assistance électrique et un moteur performant (ce type de moteur accélère très fort jusqu'à 25km/h, limite légale en France) de marque allemande. Joueur, même dès potron minet, je passe le grand plateau et insiste. Ça pique. Je monte plus vite que lui mais arrive déjà en sueur et les cuisses dures au camping-car. "Saleté" de technologie !
Le Sportdéj avalé (sans les croissants), on descend quelques kilomètres puis nous voici dans le Col d'Aubisque. Faibles pourcentages encore pour un échauffement tranquille. On discute mais on sait que cette journée est une des plus dures.
Guillaume a déjà fait cette montée lors d'une Étape du Tour et nous prévient de ce qui nous attend. Je me souviens aussi qu'en junior 1ère année (1986...), j'avais fait une pointe à 108km/h en descendant par ce côté. Je me doute donc qu'en montant, je serais plus proche de 10,8...
Il s'agit aussi de notre 3ème étape. Les organismes commencent à fatiguer.
Depuis tout petit, j'ai la chance d'avoir une bonne récupération. Ça se confirme. Il est vrai aussi qu'à monter plus vite que les copains, ça me laisse aussi plus de temps pour m'en remettre quand je fais les photos en route. Mine de rien, 30 à 45mn de moins à pédaler sur chaque étape, ça fait l'équivalent d'une étape à la fin de la semaine...
Très taquin (je ne pense pas changer un jour...), avec suffisamment d'avance, je montre à Guillaume que je peux même faire des photos de mes sprints à l'entrée des villages. Quel déconneur !
Le paysage est vraiment magnifique. C'est le col où j'ai fait le plus de photos. Un régal.
On redescend quelques kilomètres puis on remonte 2km en direction du Col du Soulor. Guillaume vise le GPM mais je m'active pour passer le grand plateau (la pente n'est pas la plus dure à cet endroit) et accélérer. Tant pis pour lui. On descend vers Argelès avec le vent de face.
A Argelès, on fait une pause (pose).
"Rapha Spirit"
Un long faux plat (vent dans le dos) nous amène à Luz Saint Sauveur, au pied du Tourmalet, point culminant de notre traversée.
Je le trouve plus long par ce côté mais peut être moins dur que par la Mongie. Peut être pas non plus attaqué dans les mêmes conditions (Étape du Tour 2001 ou encore, en 2010, lors de mon aller-retour Toulouse-Tourmalet-Toulouse, dans la journée...), je le monte en 1h40 et je me dis que finalement, ce n'est pas si mal.
En accord avec mes compagnons d'épopée, je garde mon avance au sommet pour basculer dans la vallée. Vent de face pour rejoindre Bagnères de Bigorre, je roule quand même assez vite. Il faut dire que Florian m'attend pour rouler un "peu". Mine de rien, ça lui donne aussi envie alors, je m'y colle avec grand plaisir. C'est partagé. Du coup, on remonte jusqu'à Sainte Marie de Campan (je me fais aligner 3 fois aux panneaux...). En sortant de Bagnères, on croise le "peloton". En redescendant, dans le faux plat vent de face, on refait les sprints aux panneaux mais je fais vite comprendre à "Cancellarinou" qu'il y a des terrains qui me sont plus favorables que d'autres...
Mes parents nous rejoignent au camping. Ce camping, choisi au hasard, est celui où j'ai passé mes premières vacances. J'avais 18 mois...
Mes parents viennent nous accompagner 2 étapes (et finalement, 3). Ma mère a fait une teurgoule, spécialité normande à base de riz et suffisamment consistante pour faire la traversée aller-retour en 3 jours (à condition d'aimer rouler la nuit...) ! A eux, s'ajoutent Hugues et Candice, venus depuis le Gers à moto. On frise l'intendance du Tour de France.
Mardi. Bagnères de Bigorre - Bagnères de Luchon : 71km / 1760m D+
Seulement 71km ? Ça va être facile alors ?
Pas spécialement. Toutefois, cette étape nous permet de ne partir qu'un peu avant 9h (contrairement aux autres jours où nous choisissons de partir à 8h afin de rentrer le plus tôt moins tard possible) et nous laissera un bel après midi pour récupérer un peu plus longtemps.
La montée tranquille vers Sainte Marie de Campan se fait vent dans le dos. Le Col d'Aspin est très agréable avec sa montée dans les sapins. Je monte avec David et profitant d'un moment d’inattention, il passera le sommet en tête. Lourd, peut être, mais sacrément puissant le "gamin" (de 20 ans mon cadet...).
On profite de la ZX officielle pour ne prendre que le minimum sur nous. On garde de quoi manger jusqu'au prochain arrêt et on ne remplit les bidons qu'à la demande. Idéal.
La montée tranquille vers Sainte Marie de Campan se fait vent dans le dos. Le Col d'Aspin est très agréable avec sa montée dans les sapins. Je monte avec David et profitant d'un moment d’inattention, il passera le sommet en tête. Lourd, peut être, mais sacrément puissant le "gamin" (de 20 ans mon cadet...).
On profite de la ZX officielle pour ne prendre que le minimum sur nous. On garde de quoi manger jusqu'au prochain arrêt et on ne remplit les bidons qu'à la demande. Idéal.
Le Pic du Midi et son observatoire, vus depuis le Col d'Aspin
Après les photos habituelles, on descend vers Arreau puis on remonte la vallée vers le Col du Peyresourde. On ne peut pas dire que ce soit un col dur avec moins de 9% de moyenne, en revanche, les derniers kilomètres, au soleil, semblent long. L'odeur des légendaires crêpes que l'on peut trouver en haut, donne un peu d'entrain à la troupe.
On descend vers Bagnères de Luchon rapidement. D'ailleurs, je rate Florian qui attendait dans l'ombre après être monté assez haut dans la montagne ! Je fais demi tour et remonte grand plateau car je sais que ça ne durera pas longtemps. On finit la descente tous ensemble (tous ensemble !). Guillaume fera quand même le panneau à l'arrivée de cette étape.
Repos bien mérité au soir de cette 4ème étape. On s'accorde une pause dans un café où nous retrouvons Michel et sa femme ainsi que Thierry et Guillaume, tous dans le coin à l'occasion des vacances.
Mercredi. Bagnères de Luchon - Biert (proche de Massat) : 101km / 1570m D+
On s'élance vers 8h avec Michel et Florian. Ils nous accompagnent jusqu'à St Béat avant de repartir sur Luchon.
À la sortie de St Béat, on attaque le Col de Menté (vers la station de ski du Mourtis). Il est assez régulier mais les pentes sont parfois raides. Il ne fait pas encore trop chaud et une grande partie est à l'ombre. Je me rappelle l'avoir déjà monté (un des rares...) à VTT, la fois où, avec la troupe du boulot, nous étions venus faire du profil descendant à travers les forêts. On bascule et on descend au pied du Portet d'Aspet. On passe devant la stèle de Fabio Casartelli, champion olympique en 1992, décédé sur chute, ici, 3 ans plus tard. De ce côté, il ne fait que 4,5km mais là aussi, ça pique. Le brouillard descend des sommets et finalement, il ne fera jamais chaud. En redescendant vers Saint Girons, on aura même de la bruine. Long faux plat descendant, vent de face, comme j'aime. Après St Girons, on reprend sur la droite en direction de Massat. Long faux plat montant, vent dans le dos, comme j'aime aussi. Entre 27 et 28km/h en pensant à mon idole qui finalement, aux JO de CLM n'aura pas la réussite des années précédentes. Je ne demande pas de relais car je sais que mes compagnons sont contents que ça se passe comme ça. On en est au 5ème jour et les jambes deviennent dures pour tout le monde. Repos bien mérité à Biert.
Finalement, mes parents restent un
jour de plus et pour l'occasion, le village leur tire un feu d'artifice
que l'on ne verra même pas parce qu'un jour, quelqu'un a décidé qu'on
ferait ça la nuit, tard.
Jeudi. Biert - Quérigut : 106km / 2800m D+
À peu de chose près, le même programme que dimanche. Col de Port et Port de Pailhères au programme. Pas facile, certes, mais la mer se rapproche à chaque coup de pédale...
Jeudi. Biert - Quérigut : 106km / 2800m D+
À peu de chose près, le même programme que dimanche. Col de Port et Port de Pailhères au programme. Pas facile, certes, mais la mer se rapproche à chaque coup de pédale...
Le
réveil est difficile. Vivement que le réveil ne sonne plus le matin. Je
m'en sers rarement en temps normal mais là, à part le premier jour, il a
sonné tous les matins. C'est quand même un signe...
Départ
tranquille par le Col de Port. Faible pourcentage, tranquille, ça passe
bien. Au sommet, une route part à gauche vers le Col de Péguère (connu
depuis peu pour ses plantations de clous...) avec des pentes annoncées à
18% ! Ça tombe bien, on va tout droit.
Descente
rafraîchissante et sinueuse à souhait en direction de Tarascon (con !).
Les 25km de vallée qui nous mènent vers Ax les Termes sont certainement
les moins jolis de toute cette traversée. La RN20 en direction d'Andorre
est très fréquentée, tant par les touristes que par les camions. Je me mets devant, assurant un train idéal afin que l'on progresse au mieux, sans se mettre dans le rouge (j'aime autant la bière...).
À Ax, on attaque le Port de Pailhères. Avec des pourcentages qui feraient sourire au début, ça se monte bien. Il fait 19km, autant être quand même prudent. Effectivement, seuls quelques passages avoisinent les 10%. En revanche, à 5km du sommet, ça se complique... En plein soleil, sans air (ou à peine mais dans le dos), il fait très chaud. Le col est à 2001m. Il s'agit du 2ème plus haut col de notre traversée. Ça pique. On en est au 6ème jour, mine de rien... Mais dans nos têtes, on sait que l'on n'a jamais été aussi près de notre but.
À Ax, on attaque le Port de Pailhères. Avec des pourcentages qui feraient sourire au début, ça se monte bien. Il fait 19km, autant être quand même prudent. Effectivement, seuls quelques passages avoisinent les 10%. En revanche, à 5km du sommet, ça se complique... En plein soleil, sans air (ou à peine mais dans le dos), il fait très chaud. Le col est à 2001m. Il s'agit du 2ème plus haut col de notre traversée. Ça pique. On en est au 6ème jour, mine de rien... Mais dans nos têtes, on sait que l'on n'a jamais été aussi près de notre but.
On s'habille et on plonge vers Quérigut sur une route un peu étroite mais pleine de virages. Un régal.
On fait étape à 1200m d'altitude, c'est plutôt bon signe pour arriver à 0m demain...
Vendredi. Quérigut - Collioure : 140km / 1450m D+
On
y est ! Ou presque.
En tout cas, c'est la dernière étape de notre traversée. On part de 1200m et on arrive sur la plage, la moyenne devrait être bien plus haute que depuis le départ.
En tout cas, c'est la dernière étape de notre traversée. On part de 1200m et on arrive sur la plage, la moyenne devrait être bien plus haute que depuis le départ.
On part
dans une bruine et une fraîcheur propre à ces altitudes. Dommage, ça a
l'air très joli autour de nous mais on ne voit rien. Descente assez
brutale jusqu'à la vallée puis Col des Moulis, plutôt cool en pente douce. Idem
pour le suivant, le Col du Garavel. Le 3ème, le Col de Jau ressemble un peu à ce que l'on trouve dans
le nord de l'Aveyron. Pente douce, ombragée (même si aujourd'hui, ça ne sert à rien). En haut, on sait que l'on a la mer à portée de manivelles. Shusssss !
30km pendant lesquels il n'est pas nécessaire de pédaler !
On passe par Thuir pour récupérer Florian qui finira l'étape avec nous. On s'égare un peu sur les routes des Pyrénées Orientales, on rallonge un peu le plaisir mais pour certains, il fait un peu chaud et la mer se fait attendre.
On
arrive enfin à Collioure. Guillaume pense au panneau d'entrée depuis quelques jours. Je sais que plus j'attends, plus j'ai de chances de ne pas le battre. Je suis plus puissant mais il démarre plus vite (question d'inertie...). Du coup, dans l'avant dernier faux plat, je crée la surprise et j'attaque. 1,5km d'une ultime chevauchée en solitaire avec vue sur la mer qui nous attend !
Grande émotion à la vue de la plage de Collioure. On l'a fait !
Je ne réalise pas encore très bien ce que l'on vient de faire, d'un point
de vue sportif. Je pense que ça viendra plus tard, en regardant une
carte au mur, par exemple.
En revanche, d'un point de vue
humain, je vois dans les regards un "peu" fatigués de mes compagnons,
que le plaisir est là, qu'on est conscient de cette belle aventure
humaine et qu'elle restera dans nos mémoires tout au long de notre vie.
Ce n'était pas forcément un rêve ni un fantasme de faire cette traversée, mais plutôt une envie de découvrir une région que, finalement, je connaissais peu et notamment à vélo.
En effet, pour y avoir réfléchi quelques fois tout au long de cette semaine, je n'avais, jusqu'à présent, escaladé que 8 cols pyrénéens dans toute ma vie de cycliste : Soulor et Aubisque en 1986 au Grand Prix Henri Bernard, Aspin, Tourmalet et Luz Ardiden (et encore, si on considère cette impasse comme un col) lors de l'étape du Tour 2001, Port de Balès et Peyresourde avec les copains en 2008 et enfin, le Tourmalet en 2010.
Et là, comme ça, 3 fois plus en une semaine mais avec des conditions toutes autres : pas de dossard, pas de timing, rien que du plaisir et la beauté des paysages plein les yeux.
Avec du recul, je pense que pour des cyclistes entrainés, la distance et le dénivelé quotidiens étaient bien adaptés pour être répétés pendant 7 jours consécutifs.
Même si j'ai eu le temps d'y réfléchir, j'avoue que pour une fois, je ne sais pas encore ce que je vais faire en 2013. Ce qui est évident, c'est que je ne le ferai pas sur une semaine. Trop de logistique et pas assez de congés... De toute façon, j'ai tout l'hiver pour y réfléchir et puis, je suis un peu comme les scouts : toujours prêt !
Bien évidement, cette aventure n'aurait pas été possible sans l'aide des personnes ou des marques suivantes, que je ne remercierai jamais assez :
- Véronique et Florian pour la logistique,
- Guillaume, David E. et Christian J. pour m'avoir accompagné et supporté autant de temps,
- Thierry et Fabienne pour le prêt de leur camping-car,
- David M., futur ex-pro occupé à panser ses plaies, météorologue averti, qui nous a fourni les bulletins météo la veille des étapes, sans trop d'erreurs,
- Gisèle et Philippe (Culture Vélo Cavaillon) pour leurs conseils récupération et santé,
- Jean-Noël (Bouticycle Perpignan) pour l'apéro à l'arrivée,
- Hugues et Candice, pour leur soutien motorisé,
- Hutchinson, qui m'a fourni une paire de pneus Intensive (mes préférés, que ce soit en tubeless ou non),
- Mio, pour le prêt d'un GPS fiable et précis sur lequel j'ai adoré la fonction "surprise me", utilisée la semaine suivante. Cette fonction vous donne 3 parcours aléatoires, en fonction du temps ou du kilométrage que vous lui donnez,
- Mulebar, pour ses barres de céréales aux goûts originaux (manger pareil tous les jours, ce n'est pas top),
- Runtastic, pour son application iPhone (seul regret, l'autonomie trop juste de mon mobile en mode GPS (4h15 maxi)),
- et enfin, ceux par qui tout est arrivé : mes parents qui, une fois encore, on fait le déplacement en ZX officielle pour me suivre dans une de ces quêtes d'absolu...
PS : vous pourrez aussi trouver la version de Guillaume sur cette traversée des Pyrénées sur son blog ou encore, les galeries des photos (1 et 2) prises tout au long de notre périple.
PS2 : le maillot "Super Sylvain" n'a rien de prétentieux. Il m'a été offert par mes amis du club lors de l'Assemblée Générale 2008 et lorsque je le mets, c'est toujours avec une pensée pour eux. Je ne suis pas fier de ce maillot mais je suis fier d'avoir rencontré ces personnes.
Ce n'était pas forcément un rêve ni un fantasme de faire cette traversée, mais plutôt une envie de découvrir une région que, finalement, je connaissais peu et notamment à vélo.
En effet, pour y avoir réfléchi quelques fois tout au long de cette semaine, je n'avais, jusqu'à présent, escaladé que 8 cols pyrénéens dans toute ma vie de cycliste : Soulor et Aubisque en 1986 au Grand Prix Henri Bernard, Aspin, Tourmalet et Luz Ardiden (et encore, si on considère cette impasse comme un col) lors de l'étape du Tour 2001, Port de Balès et Peyresourde avec les copains en 2008 et enfin, le Tourmalet en 2010.
Et là, comme ça, 3 fois plus en une semaine mais avec des conditions toutes autres : pas de dossard, pas de timing, rien que du plaisir et la beauté des paysages plein les yeux.
Avec du recul, je pense que pour des cyclistes entrainés, la distance et le dénivelé quotidiens étaient bien adaptés pour être répétés pendant 7 jours consécutifs.
Même si j'ai eu le temps d'y réfléchir, j'avoue que pour une fois, je ne sais pas encore ce que je vais faire en 2013. Ce qui est évident, c'est que je ne le ferai pas sur une semaine. Trop de logistique et pas assez de congés... De toute façon, j'ai tout l'hiver pour y réfléchir et puis, je suis un peu comme les scouts : toujours prêt !
Bien évidement, cette aventure n'aurait pas été possible sans l'aide des personnes ou des marques suivantes, que je ne remercierai jamais assez :
- Véronique et Florian pour la logistique,
- Guillaume, David E. et Christian J. pour m'avoir accompagné et supporté autant de temps,
- Thierry et Fabienne pour le prêt de leur camping-car,
- David M., futur ex-pro occupé à panser ses plaies, météorologue averti, qui nous a fourni les bulletins météo la veille des étapes, sans trop d'erreurs,
- Gisèle et Philippe (Culture Vélo Cavaillon) pour leurs conseils récupération et santé,
- Jean-Noël (Bouticycle Perpignan) pour l'apéro à l'arrivée,
- Hugues et Candice, pour leur soutien motorisé,
- Hutchinson, qui m'a fourni une paire de pneus Intensive (mes préférés, que ce soit en tubeless ou non),
- Mio, pour le prêt d'un GPS fiable et précis sur lequel j'ai adoré la fonction "surprise me", utilisée la semaine suivante. Cette fonction vous donne 3 parcours aléatoires, en fonction du temps ou du kilométrage que vous lui donnez,
- Mulebar, pour ses barres de céréales aux goûts originaux (manger pareil tous les jours, ce n'est pas top),
- Runtastic, pour son application iPhone (seul regret, l'autonomie trop juste de mon mobile en mode GPS (4h15 maxi)),
- et enfin, ceux par qui tout est arrivé : mes parents qui, une fois encore, on fait le déplacement en ZX officielle pour me suivre dans une de ces quêtes d'absolu...
PS : vous pourrez aussi trouver la version de Guillaume sur cette traversée des Pyrénées sur son blog ou encore, les galeries des photos (1 et 2) prises tout au long de notre périple.
PS2 : le maillot "Super Sylvain" n'a rien de prétentieux. Il m'a été offert par mes amis du club lors de l'Assemblée Générale 2008 et lorsque je le mets, c'est toujours avec une pensée pour eux. Je ne suis pas fier de ce maillot mais je suis fier d'avoir rencontré ces personnes.
2 commentaires:
Belle aventure, mais petit eratum : Fabio Casartelli est mort en 1995, il fut champion olympique en 1992 à Barcelone
merci pour la précision, c'est corrigé !
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