Je ne suis pas là pour polémiquer. Ni pour les autres, d'ailleurs.
Depuis quelques temps, on ne parle que de ça : les freins à disque sur les vélos de course.
Interdits dans un premier temps par l'UCI (Union Cycliste Internationale), quelques courses pros avaient servi de "test" en 2015. Les marques de vélos voyaient ça comme une aubaine, pouvant apporter une nouveauté sur ces machines qui, somme toute, n'ont que très peu évolué depuis la pédale automatique ou le passage des vitesses dans les poignées de frein. 25 ans déjà...
Depuis le 1er janvier, l'UCI avait annoncé "open bar" sur toutes les épreuves du calendrier. Pour autant, les équipes étaient encore un peu frileuses.
Une chute en peloton sur Paris-Roubaix, un bout de cuisse entaillé (et encore, aux dernières nouvelles, ce serait les dents d'un pédalier qui auraient mordu le coureur...) et l'UCI mettait le frein (forcément) sur l'utilisation de la coupelle incriminée. Bouh !
Je ne veux donc pas faire mon rétrograde mais je pose une question : le disque est-il aussi indispensable que ce que les marques, prêtes à tout pour vendre, le prétendent ?
Il est certain qu'il y a un avantage non négligeable : ça freine très fort.
L'inconvénient : ça freine très fort.
C'est vrai que depuis plus de 15 ans, c'est utilisé, avec réussite, en VTT. Pour autant, il faut prendre en compte tous les paramètres.
Un pneu de VTT est large, a des crampons, roule sur une surface meuble. Quelques soient les conditions climatiques, le frein à disque apporte un freinage sûr et puissant.
Sur la route, le pneu est étroit, lisse et la route est dure et également proche du lisse. A ce jour, les freins sur les vélos de route freinent fort. Je ne fais pas partie des plus légers (ben si, quand même) et je n'ai eu que très rarement de problème pour ralentir ou m'arrêter quand bon me semblait.
Sur mon vélo de cyclocross, un Cannondale CAADX (qui me sert comme vélotaf et les jours de pluie, préféré pour ses garde-boue), je suis équipé de freins à disque. Affublé de sacoches, souvent bien remplies, je suis au delà de 100kg. Malgré ça, il m'est arrivé de déraper au freinage, sur le sec comme sur le mouillé.
Plus compliqué, j'ai 2 paires de roues. Une avec les pneus d'origine (ceux de cyclocross en 35mm) et une autre avec des pneus de route (en 25mm). Ces 2 paires de roues sont identiques. Mêmes moyeux, mêmes rayons, mêmes jantes, mêmes disques. Quand je passe des unes aux autres, je suis quand même obligé de re-régler la position de l'étrier, les plaquettes frottant (légèrement) sur les disques. Pas simple.
Dans un peloton pro, c'est plus compliqué. On change souvent de roues et il arrive parfois que l'on voit le coureur mettre la main à l'étrier en écartant les patins. Allez faire ça avec des disques, sachant que les étriers nécessitent une clef 6 pans...
Au delà du fait que je ne soies pas persuadé que le disque soit plus tranchant qu'un pédalier ou que des rayons plats, je me demande simplement si le disque est indispensable sur les vélos de course.
Ce n'est pas parce que ça fonctionne bien sur le VTT que ça doit absolument apparaitre sur un vélo de route. Pour exemple, on n'en voit pas non plus sur les BMX et pourtant, ils font partie de la grande famille du cyclisme.
Et si, tout simplement, on n'avait pas les mêmes besoins selon les pratiques ?
Pourquoi ne pas utiliser une fourche télescopique sur la piste ou un cintre de contre la montre sur un BMX ?
Preuve en est encore de la Formule 1 et d'une voiture de rallye. Ce sont des voitures et elles ont 4 roues. Et pourtant, les règlements sont bien différents. Et tout se passe bien.
Plus loin dans la réflexion, on teste quasiment tout en soufflerie, histoire de rouler plus vite en forçant moins. Quid des disques ?
On nous fait également l'apologie des roues légères depuis toujours. En renforçant les moyeux, les jantes et en ajoutant des rayons, le doute m'habite...
Du coup, je dis simplement qu'à faire des vélos intégrants des nouveautés, voire des révolutions, pourquoi ne pas s'attaquer à une transmission qui existe depuis plus de 100 ans et qui, hormis quelques aménagements, n'a toujours pas apporté un rendement supérieur à 50% !
Sinon, pour les moteurs intégrés dans les vélos, je suis pour depuis bien longtemps. Du moment qu'on ne porte pas un dossard et que l'épreuve n'est pas chronométrée.
Là, pour le coup, les moteurs de modélisme et les batteries ridiculement petites qui n'apportent que quelques kilomètres d'autonomie, ça me fait vraiment pleurer.
50km et 1500m de dénivelé en VTT, ça vous tente ?
100km à 30km/h de moyenne sur un vélo de route, ça le fait, non ?
Allez, avec des disques ou pas, un moteur ou pas, n'oubliez pas de vous faire plaisir puisqu'à la base, c'est le but...
4 commentaires:
Freins à disques, Freins à disques ... moi je suis déjà passé aux freins mp3 !
OK, je sors ->
" sur ces machines qui, somme toute, n'ont que très peu évolué depuis la pédale automatique ou le passage des vitesses dans les poignées de frein. 25 ans déjà..." euhhh Remonte sur un vélo d'il ya 25 ans et on en reparle. Les vélos ont énormément évolués ne serait-ce qu'au niveau des matériaux, rendnant leurs performances extrèmes. Ce sont des formule 1, le rendement est exceptionnel! On a changé d'époque
Pour le reste d eton point de vue, je partage. A chacun ses besoins!
Effectivement, je me suis certainement mal exprimé. J'aurais du dire, peu de révolutions. Les matériaux ont changé, rendant les vélos plus dynamiques et plus confortables mais, en revanche, toujours la même forme générale, cintre, potence, fourche, tige de selle (même si on a essayé de la faire disparaitre, etc...
Les roues ont toujours des moyeux, des rayons, des pneus avec des chambres même pas increvables.
Franchement, pour le profane, rien ne ressemble plus à un (ancien) vélo qu'un vélo (même plus récent).
je suis en train de regarder le Tdf, finalement les coureurs n'ont pas de freins à disques (l'UCI n'a pas changé d'avis entre temps?). Si les coureurs ont le droit de les utiliser mais ne font pas ce choix en course, c'est qu'il n'y a pas d'intérêt en compétition sur route ... :-)
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