Ne dites pas que je ne vous l'avais pas dit, c'est écrit là.
Tour de Fête rassemble plus d'une vingtaine de jeunes cyclistes pour faire, la veille des coureurs pros, les mêmes étapes du Tour de France à vélo. Belle aventure !
A l'origine du projet, Éric Fottorino. Monsieur Fottorino. Cycliste/journaliste/écrivain, il a tout mis en œuvre pour partager sa passion sur les routes de juillet. J'adore.
A l'origine du projet, Éric Fottorino. Monsieur Fottorino. Cycliste/journaliste/écrivain, il a tout mis en œuvre pour partager sa passion sur les routes de juillet. J'adore.
Ça me démangeait donc d'aller les accompagner un bout de route et ainsi, participer à ma façon, à cette épopée héroïque.
D'autant que quelques jours après avoir posté mon précédent message, je recevais une invitation officielle. Il ne m'en fallait pas plus pour me décider à partir, et ce serait sur l'étape Castres-Ax 3 Domaines.
Joli profil...
La veille, j'appelle mon pote Stéphane de chez Trek. Le connaissant, il doit déjà avoir posé la journée en congé. Exact. Il me dit qu'il va voir les pros à l'arrivée à Albi. Je lui dis de laisser tomber les pros et de venir avec moi. Les pros, on les connait, on les voit à la télé. Ce que je lui propose est différent : on fait le Tour de France ! En moins de temps qu'il ne faut pour se décider, nous nous donnons rendez-vous le lendemain matin et on se retrouve à 9h30, à Limoux (bien connue pour sa fameuse Blanquette), en tenue, prêt à décoller.
Nous revenons sur nos pas (ou plutôt sur nos pneus...) pour trouver, quelques 15km plus loin, un formidable peloton à plus petite échelle que celui qui passera le lendemain. Pour autant, rien ne manque : voiture ouvreuse, motos pour signaler les carrefours et autres subtilités routières, camions logistiques, voiture médicale, camion atelier/mécanique et un camping-car ! Mais eux sont partis à... 7h30 avec à leur tête, David Moncoutié, tout jeune retraité qui, l'année dernière, finissait malheureusement son dernier Tour de France en "camion pizza" (humour noir dont il est aussi friand que moi...).
Ils sont beaux. Tous leurs vélos sont identiques, un équipementier leur a fourni les casques et les lunettes, et leurs maillots blancs parsemés d'orange sont du plus bel effet dans la campagne audoise... On ne s'y croit pas ; on y est.
La vallée est longue jusqu'au pied du Port de Pailhères. Le soleil est déjà chaud mais les Gorges de l'Aude sont aussi belles que rafraîchissantes. Le groupe va bon train, dans la bonne humeur.
Mine de rien, avec Stéphane, nous avons un peu plus de 100km dans les jambes et même si le retour vers Limoux est à profil descendant (et surtout au début...), il nous reste 80km avec un léger vent défavorable. Pas grave. C'était tellement magique jusque là que la tête sera plus forte que les jambes.
Et bien évidemment, jusqu'à Limoux, on n'a pas pu s'empêcher de faire les sprints aux panneaux des villages...
La vallée est longue jusqu'au pied du Port de Pailhères. Le soleil est déjà chaud mais les Gorges de l'Aude sont aussi belles que rafraîchissantes. Le groupe va bon train, dans la bonne humeur.
On s'arrête à Axat pour le "ravito". Il y a bien des marques diététiques sur la table mais il y a aussi de la quiche, du poulet, du saucisson. Parfait.
On remplit les bidons, les bidous, un coup d'indice 50 et on repart ! Les choses "sérieuses" commencent...
Éric nous dédicace sa dernière réalisation, "Petit éloge du Tour de France". Je le mets dans ma poche arrière, et même si ça fait du poids en plus, je ne le poserais pour rien au monde.
Le quintuple Meilleur Grimpeur de la Vuelta est formel : le Port de Pailhères est le col le plus dur de ce Tour de France 2013. Il culmine à 2001m mais il faut monter 15km à 8% de moyenne pour arriver à son sommet. Soit ; on est bien content d'être de la partie.
La logique est respectée dès les premières pentes. Les forts (garçons et filles) sont devant. Derrière, ça traîne un peu plus, mais n'est-ce pas le meilleur moyen de profiter davantage des paysages ?
David et Stéphane sont dans ma roue. Pour le moment.
Stéphane décroche un peu puis David me demande gentiment de le ramener sur les premiers. Je crois qu'il n'a toujours pas compris qu'on n'était pas fait pareil...
Finalement, je le "laisse" partir vers ces sommets dont lui seul a le secret. Je fais quelques kilomètres seul puis, trouvant des Normands sur le bord de la route, je m'arrête discuter. On ne se refait pas.
Les camping-cars sont déjà là... L'ambiance aussi !
La montagne, ça se gagne !
Après quelques minutes, Lilian (je vous conseille sa page Facebook relatant son aventure) revient avec 2 compères de route. Ils montent à un rythme plus que correct (mine de rien, ils en sont déjà à une semaine non-stop).
Quelques centaines de mètres derrière eux, Fanny monte seule. Je l'attends et on continue ensemble. Préférant de loin les sous-bois boueux alsaciens où elle excelle, elle domptera quand même plutôt bien son premier obstacle de juillet. Et ce qui m'a plu, c'est que son sourire inaltéré par la pente incessante, reflète bien le plaisir que prend toute la troupe, jour après jour, malgré des horaires à faire frémir plus d'un syndicat.
Cerise sur le gâteau, on jettera nos dernières forces sur la ligne du GPM au sommet, dans un sprint qui pique les cuisses, comme si on devait s'arrêter juste après. Normal pour une cyclocross-woman de se mettre à la planche, non ?
Pour l'anecdote, je fais 2.
On s'habille un peu car à cette altitude, il fait frais malgré le soleil.
L'habitude sans doute, j'arrive à esquiver un autographe du côté de Jean-Claude (organisateur de l'Ariégeoise), venu pour la paëlla géante et le feu d'artifice prévus en soirée. Ca faisait bien une semaine qu'on ne s'était pas vu !
Éric arrive et prend un peu de repos. En plus d'une banane.
En fait, cet homme mériterait un trône pour son action.
Et le jeune qui lui tombe dans les bras en lui disant merci, m'arrache une larme. Tout est dit.
Après l'ultime ravitaillement, on laisse ce groupe attachant basculer côté ouest, vers Ax-les-Termes.
Mine de rien, avec Stéphane, nous avons un peu plus de 100km dans les jambes et même si le retour vers Limoux est à profil descendant (et surtout au début...), il nous reste 80km avec un léger vent défavorable. Pas grave. C'était tellement magique jusque là que la tête sera plus forte que les jambes.
Et bien évidemment, jusqu'à Limoux, on n'a pas pu s'empêcher de faire les sprints aux panneaux des villages...
184km de vélo, de soleil, de plaisir, avec peut être seulement le regret de ne pas faire tout ce Tour de France dans leurs roues. Et puis, on gardera ce merveilleux souvenir : on y était !
Et quoiqu'il en soit, au quotidien, je les suivrai ici, en me disant que dans ce 100ème Tour de France, les champions, ce sont eux...
4 commentaires:
Cela fait vraiment plaisir de voir comment tu "t'éclates"...
Une journée magique dont je me souviendrait longtemps
Comme tu dis le seul regret est de ne pas
Vivre cette expérience en entier
Merci a tous et courage pour la suite à parcourir
Je remets mon commentaire car il n'est pas passé, chouette étape, je retrouve la même ambiance sur le blog de Florent Ligney qui fait le tdfêtes : http://blog.ligney.com/
Salut,
Merci à toi de nous avoir accompagné. Ton récit retranscrit bien la bonne ambiance qui régnait dans notre petit peloton.
Florent
(l'ami de Guillaume Robert, on a discuté lors du ravito)
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